Que faire après la baisse des taux de la BCE ?
Article de Stéphane Levy, Stratégiste et Responsable de l’Innovation, pour l’Agefi.
La BCE vient d’annoncer le 6 juin une baisse de 25 points de base de ses taux directeurs. Cet événement majeur vient clôturer une longue séquence dominée par l’anticipation par les investisseurs d’un « pivot » monétaire à venir dont la genèse date de septembre dernier. En effet, les anticipations d’inflation ont commencé à sensiblement se détendre à partir de cette date. Le « point mort » d’inflation à 3 ans en Allemagne, qui s’établissait à +2.5% en septembre, au-delà de la cible BCE de 2.0%, évolue aujourd’hui à titre d’illustration autour de 1.5%.
Nous entrons donc dans une nouvelle phase, maintenant que l’inflexion accommodante du cycle monétaire est enclenchée et il apparaît opportun de se poser la question de ce à quoi ressemblera cette nouvelle phase pour les marchés actions européens.
Même si le calendrier des baisses a été progressivement retardé et leur amplitude nuancée, la validation de ce pivot monétaire permet d’améliorer sensiblement la visibilité générale. Un scénario macroéconomique central se dessine désormais et cela se traduit traditionnellement par une meilleure reconnaissance par le marché des éléments fondamentaux.
La valorisation devient l’élément clé
La valorisation est évidemment un élément clé dans la prise de décision des investisseurs. Cette dernière toutefois peut être ponctuellement mise de côté dans des environnements jugés incertains. Ce constat est logique dans la mesure où la valorisation est avant tout une notion prospective s’appuyant sur des scénarios d’anticipation des «cash-flows» futurs des entreprises.
Si l’on observe la valorisation actuelle du marché actions européen, on peut légitimement penser que ce dernier est encore bon marché malgré la hausse observée depuis l’automne dernier, et ce pour plusieurs raisons.
Le marché actions présente toujours une légère décote vis-à-vis de ses standards historiques. Le ratio de cours sur bénéfices (PER) 12 mois prospectif de l’indice Stoxx Europe 600 s’élève à 13,7 fois contre 14 fois en moyenne depuis 2000, et cela peut apparaître comme une anomalie alors que la BCE initie un cycle de baisse de taux. Dans un tel contexte, le marché devrait plutôt se valoriser au-dessus des standards moyens historiques.
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