La bourse balance entre espoir et désespoir

20 septembre 2020

Le retour des vacances, sacrées en Europe, a sonné un réveil sur le plan sanitaire. La pandémie a repris de plus belle et inquiète vivement les autorités sanitaires. Les nouvelles précautions remettent des entraves à la reprise naissante. La pandémie poursuit son envolée aux US avec son cortège de décès affichant les pires scores des pays développés qui risque de coûter la réélection de Trump. Les statistiques de morbidité montrent que ce sont les pays asiatiques qui ont le mieux fait face à la crise même si les statistiques chinoises sont peu crédibles. Les systèmes autoritaires et disciplinés asiatiques ont prouvé leur supériorité pour contrôler la crise. Pour 12 décès par million d’habitants au Japon, les US en affichent 616, en progression rapide. L’Allemagne en affiche 113 alors que la France est à 485, avec un système de santé plus onéreux que chez ses voisins. Pour le moment, la multiplication du nombre de cas n’est pas suivie proportionnellement pas les décès, en raison de plus de cas dépistés et des meilleurs traitements.

La Bourse, dominée par Wall Street, navigue entre espoir et désespoir les yeux rivés sur l’évolution de la pandémie où les nouvelles alarmantes sont relayées en boucle par les médias, ponctuées par des bonnes nouvelles sur l’arrivée imminente des vaccins et de traitements. La bourse vient de faire une correction de 10% pour rebondir aussitôt sur des espoirs de vaccin. Malgré la crise Wall Street est nettement dans le vert de plus de 5% alors que les autres marchés sont dans le rouge sauf la Chine. Les Gafam en sont en bonne partie responsables alors que les secteurs financier et énergie sont dans le rouge vif. Le marché ne semble pas craindre une faillite du système financier car les banques centrales sont prêtes à déverser des trillions si c’était nécessaire. Le secteur immobilier, peu représenté à la bourse, est en forte chute s’agissant du retail, bureaux ou hôtels et peut entrainer de graves faillites.

La croissance mondiale continue de s’effriter passant de -3.85% à -4.27% avec des révisions en Europe, au Japon et en Inde. En revanche la Chine a revu sa croissance à +2%. Les prévisions pour 2021 de 5.2% sont fragiles, la Chine prévoit 7.9% ! ce qui inquiète les américains car le pays est en train de les rattraper en utilisant le même modèle de la technologie. D’où les velléités d’embargo des USA.

Sans surprise, les marchés continuent d’être soutenus par les banques centrales qui déversent des trillions de liquidités en rachetant la dette des Etats. Une première vague de soutien de 3 trillions a été financée par la Fed et la deuxième vague qui se dessine peut représenter 2 trillions. Le même schéma s’applique à la BCE. La dette publique du gouvernement fédéral n’a pas arrêté de gonfler pour atteindre 20.8 trillions$, quasiment 100% du PIB, et avec la relance budgétaire devrait atteindre les 110%. Or la dette américaine est détenue à 34% par l’étranger et 35% directement par la Fed alors que le déficit commercial s’est creusé à 64 Mds par mois. Cela nous amène à confirmer notre recommandation de sous pondération du $ et de détention d’or. La politique monétaire restera accommodante très longtemps y compris si l’inflation repassait les 2%.

Les données macro-économiques sont contrastées, avec des indice PMI plutôt bons, un marché automobile chinois à un niveau d’avant la crise, un retour à l’emploi de la moitié des travailleurs mis au chômage technique. On constate un léger retour de l’inflation aux US à 1.3% dû à l’alimentation ainsi que la hausse des matières premières. Les prévisions de profits sont restées inchangées avec 21% de baisse en 2020 et un rebond de 27% en 2021. Notre objectif de cours est quasi inchangé à 3448 points pour le S&P500, chiffre qui a été dépassé en septembre. Une opportunité d’achat s’est présentée quand l’indice a baissé à 3237 points. Nous restons surpondérés depuis fin mars où nous sommes entrés au cours de 2600 points.

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