L’efficacité des vaccins dépasse tous les espoirs

28 novembre 2020

Alors que la deuxième vague de la pandémie s’avère plus meurtrière que la première, une cascade d’annonces sur l’efficacité de plusieurs vaccins en phase 3 a donné une bouffée d’oxygène et le secret espoir d’un retour à une vie normale. La bourse a immédiatement réagi en volant de record en record. La pandémie bat son plein aux États-Unis, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, mais le pic semble avoir été atteint récemment en Europe. Les gouvernements font tous de l’équilibrisme entre le besoin de protéger des vies et d’éviter l’effondrement du système de santé et la nécessité de maintenir une activité économique. L’Asie reste la région où la crise reste la mieux maitrisée et où le nombre de décès sur 1 mois est en dessous de celui de 1 jour en France. Nous invitons nos lecteurs à de plus amples explications dans notre lettre du mois dernier « La liberté est-elle plus importante que la vie ? ». Ce thème, avec l’obligation ou pas de se faire vacciner, resurgit alors que tout le monde se prépare à l’arrivée des vaccins qui affichent une efficacité inespérée de 95%. Le problème se posera une fois que les priorités auront été servies et la demande de vaccination des voyagistes, des administrations, des contrôles aux frontières va remettre au gout du jour le carnet de vaccination sur smartphone.

Les marchés financiers ont atteint des sommets. L’indice mondial est en hausse de 10.9% et le marché américain de 17% selon MSCI et de 14.5% selon le S&P 500 en raison de l’exclusion de Tesla. Ces hausses sont le reflet de l’abondance de liquidités et la baisse des taux dont beaucoup sont en territoire négatif. Les perspectives de croissance sont également très bonnes, l’économie ne demandant pas mieux que de retourner à la situation d’avant crise grâce aux vaccins. Les pays émergents sont à la fête avec 15% de hausse, imputable quasi exclusivement à la Chine et Taiwan. Les GAFAM existent également en Chine et montrent des hausses allant de 30% à 1243% pour le Tesla Chinois NIO. La digitalisation chinoise n’a pas fini d’inquiéter les US. Les secteurs porteurs tournent autour de l’économie digitale que l’on retrouve dans les biens cycliques (Amazon, Tesla), l’informatique (Microsoft, Apple), la communication (Facebook, Netflix, Google). Des secteurs parfois condamnés revivent grâce à l’arrivée de l’innovation comme Tesla dans l’automobile. Le marché s’est retourné avec l’annonce des vaccins et les valeurs cycliques se sont envolées depuis le 6 novembre comme l’énergie avec 33% de hausse du point bas ou la finance. Cela indique que le marché a des espoirs fondés sur l’efficacité des vaccins.

L’élection de Joe Biden n’a pas effrayé la bourse et beaucoup de républicains sont contents de se débarrasser d’un président lunatique et imprévisible. Il prévoit 2 trillions$ de dépenses dans les infrastructures et le climat, une hausse de l’IS de 21 à 28%, un alourdissement de l’IRPP à partir de 400.000$ et un retour vers le multilatéralisme.

La croissance mondiale est attendue en hausse de 5.1% en 2021 après sa chute de 3.85% en 2020. La Chine reste le moteur principal avec sa hausse de 8.1% en 2021 et sa croissance positive en 2020. C’est la zone Euro qui a été la plus impactée par la crise et un retour au niveau d’avant crise n’est pas prévu avant 2022. Les indicateurs macro-économiques comme l’indice ISM montrent une forte activité manufacturière et les dépenses des ménages ont retrouvé un niveau élevé. L’inflation aux US est nettement plus élevée qu’en Europe, rendant les taux réels plus négatifs outre-Atlantique. La courbe des taux bien pentue confirme les autres signes de reprise. Les déficits continuent de se creuser rapidement et la planche à billets fonctionne nuit et jour. Les profits restent revus à la hausse et après une chute limitée à 17% en 2020, le rebond attendu est de 24% en 2021. Le P/E 2021 s’établit à 21.9x et se justifie par les très faibles taux. Un calcul sur 10 ans que nous avons fait en combinant la hausse des profits de 67% avec la baisse des taux montre un marché qui s’apprécie de 179% de façon actuarielle, contre une hausse constatée de 189%, indiquant l’absence d’une bulle. Notre modèle de prime de risque indique un marché légèrement surévalué avec notre objectif de cours à 3552, pour un cours récent à 3630. Nous maintenons notre opinion de surpondérer introduite le 28 mars au cours de 2600 points.

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