La liberté est-elle plus importante que la vie ?

30 octobre 2020

Cette thématique résulte de l’observation des chiffres du Covid où le nombre de décès s’accroit exponentiellement dans les pays où la liberté est absolue face à des pays où la population accepte de sacrifier certaines libertés pour sauver des vies humaines. Les pays « confucéens » qui incluent notamment la culture chinoise et japonaise ont quasiment vaincu le Covid et affichent une mortalité de 4 par million d’habitants contre 686 aux Etats Unis. L’usage massif de la technologie intrusive en Chine, au détriment de la liberté individuelle, explique ces succès : reconnaissance faciale, marquage du statut Covid avec code QR… Les vidéos caméras à reconnaissance faciale sont interdites chez nous sous l’égide de la liberté. L’application de traçage Google/Apple a échoué car non obligatoire. A Taiwan, la réussite est totale avec zéro cas, grâce à l’acceptation volontaire par la population de sacrifier quelques libertés. La Chine, avec ses 1.4 Mds d’habitants, n’identifie qu’une quarantaine de cas par jour en ce moment et aucun décès. Même si ces chiffres sont truqués, on a vu 600 millions de personnes voyager durant la récente Golden Week et la croissance du PIB de 4.9% au 3ème trimestre montre qu’on est déjà au-delà du niveau de l’an dernier. Le succès de la Nouvelle Zélande à éradiquer le Covid tient dans l’acceptation de la population de mesures drastiques génératrices de privation de libertés. La gestion de la crise dans nos économies où la liberté est absolue a voulu ménager la chèvre et le chou, avec comme résultat une perte sur les deux tableaux : la vie et l’économie. On aurait pu décréter un état d’exception permettant à la technologie de nous localiser et nous obligeant à déclarer une infection, en punissant d’une amende conséquente toute enfreinte à une quarantaine, en vérifiant par la technologie que nous la respectons, en délivrant le même type de passeport (adouci) que les chinois… Un régime d’exception pourrait obliger les Gafam à participer à « l’effort de guerre » plutôt que d’engranger des milliards $ sur le malheur des autres. Nous laissons à nos lecteurs, et peut être à leurs enfants ou petits-enfants en cours de philosophie, le soin de débattre sur ce thème. Les espoirs reposent maintenant sur l’arrivée d’un vaccin efficace, de tests rapides et de médicaments miracles. Faute de quoi, la crise risque de ne pas avoir de fin. Un autre débat concerne la mise en œuvre du Dossier Médical Partagé (DMP) qui lanterne depuis 20 ans au prétexte de préserver la liberté, mais qui aurait pu sauver des milliers de vies humaines et réduire drastiquement le coût de la santé.

Depuis deux mois, le marché financier fait du yoyo et a du mal à retrouver ses plus hauts. La dernière correction est imputable à la flambée du Covid alors que la victoire de Trump ou celle de Biden ne semble pas préoccuper la bourse. L’année sera marquée par le triomphe des Gafam qui expliquent à eux seuls la bonne tenue des marchés. Les prévisions de croissance mondiale pour 2020 continuent de s’effriter à -3.97% contre -3.85% le mois dernier, essentiellement à cause de l’Europe. La Chine sort triomphante avec une hausse révisée à +2% en 2020 alors que son voisin l’Inde s’effondre littéralement. Les chiffres américains seront mieux que prévus avec une contraction de 4.2% suivi d’un rebond mou de 4% en 2021. La croissance mondiale 2021 est prévue à 5.15%, mais cette prévision a été revue à la baisse. Le parachutage de liquidités va s’intensifier, notamment avec le plan de relance américain compris entre 2 et 3 trillions$ selon le candidat qui sera réélu, la BCE étant obligée de continuer d’alimenter le système pour couvrir les déficits massifs des Etats. Les taux restent à zéro aux US mais se tendent à partir de 3 ans, alors qu’ils s’enfoncent dans le rouge en zone euro jusqu’à 30 ans. Les parutions des bénéfices de T3 ont apporté une divine surprise avec 14% de mieux qu’attendu, ce qui limite la baisse 2020 à 18% avec un rebond de 23% en 2021 pour revenir au niveau d’avant la crise. L’amélioration substantielle des prévisions des profits a été occultée par la hausse des taux à 30 ans qui sont passés de 1.40% à 1.63%. Notre objectif de cours passe de 3448 points à 3306, pratiquement le cours de clôture de ce lundi. Le P/E 2021 du marché est à 19.9x. Nous maintenons notre opinion de surpondérer introduite le 28 Mars au cours de 2600 points.

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