Incroyable résilience des profits US

25 août 2020

Alors que les médias passent en boucle les mauvaises nouvelles sur l’extension du Covid, Wall Street vole de record en record d’une façon qui dépasse l’imagination. Le NASDAQ de la technologie et biotechnologie pulvérise ses records et surperforme l’indice S&P 500 de 62% sur 15 ans avec une accéléra-tion depuis le Covid. La performance moyenne sur 30 ans ressort à 12% et représente le symbole de la transformation profonde de nos sociétés. La technologie a pénétré tous les secteurs et les a profondé-ment transformés. Le secteur IT, qui est le moteur de ces transformations atteint un poids 28.2% contre 13.6% début 1997. Et il a permis de créer des géants dans d’autres secteurs tel qu’Amazon et Tesla en biens cycliques, Google, Facebook, Netflix dans la communication et encore des myriades d’autres entre-prises basées sur la technologie. La première capitalisation mondiale en 1997 était… General Electric qui est aujourd’hui un nain en capitalisation dans un secteur industriel que les entrepreneurs négligent, pré-férant sous-traiter à l’étranger le cambouis. Même Boeing a montré son incapacité à maîtriser l’outil indus-triel. Le prochain enjeu est l’industrie automobile où Tesla a la prétention de devenir l’iPhone du secteur et risque de rafler la mise. Le président de Volkswagen déclare que le futur est dans le « software et la vente directe ». Avec ses 375Mds$ de capitalisation Tesla s’implante à Berlin pour narguer l’automobile al-lemande et « magnanime » offre de partager sa technologie. On voit que le paysage économique s’est transformé substantiellement et le Covid n’a fait qu’accélérer cette transformation dans le e-commerce, le télétravail, la mobilité, la santé… Et ce sont les monopoles américains qui remportent la mise, l’Europe devant importer la quasi la totalité de la technologie et se contenter de vendre massivement des produits à faible marge dans l’industrie ou l’automobile.

Dans un univers où les taux d’intérêt sont nuls ou négatifs, un havre de croissance est inestimable et le cours des GAFAM et plus généralement de la technologie dont Tesla fait partie n’a pas arrêté de monter vers les cieux. Des sociétés de niche dans la santé ont vu leur cours exploser. À l’inverse la crise a laminé le secteur financier, l’énergie et les biens cycliques. La structure de l’économie américaine a ainsi permis de faire face à la crise du Covid mieux que n’importe où ailleurs. Alors que la chute des profits aux US semble limitée à 19% pour 2020, elle est de 36% en Europe et même de 40% en zone Euro qui continue d’être revue en baisse. Alors que l’indice MSCI Monde est en hausse sur 2020, les marchés européens affi-chent un retard important, sauf les fonds Digital qui sont en hausse.

Les parutions du 2ème trimestre ont montré une incroyable résilience et ont constitué une réelle surprise dépassant les attentes de 20%. La chute des profits sur 2020 est revue à 22% contre 24%. Cette chute des profits est concentrée dans des secteurs à faible P/E comme l’énergie, la finance ou le transport aérien. Les secteurs IT, la santé et les biens de consommation courante voient même leurs profits en hausse. Le rebond attendu pour 2021 est de 28% que nous estimons à 21%. Même si le P/E 2021 est à 20.8x, l’earnings yield ressort à 4.8% contre un emprunt 30 ans à 1.38% ! Mais ces prévisions peuvent s’effondrer si la crise du Covid persiste ou si une possible élection de Biden est mal accueillie.

La croissance mondiale devrait se contracter de 4.4% en 2020, contre 3.85% estimés en Juin, confirmant que le rebond après le confinement est plutôt poussif. Pour 2021, on prévoit une hausse de 5.4%, avec une grande incertitude en fonction de la maîtrise de la pandémie. L’Europe est la plus impactée par la crise en espérant que le plan de relance négocié puisse produire ses effets. Plusieurs indicateurs macro-économiques sont favorables comme le retour massif à l’emploi et des bons indices PMI. Mais la balance commerciale s’est fortement dégradée et avec la pléthore de $ imprimés cela a entrainé la chute de la de-vise. Nous préconisons un allégement sur le $ et maintenons notre opinion d’achat de fin Juin sur l’or.

Notre valorisation du marché a été rehaussée à 3452 points pour le S&P 500 suite à de meilleurs résultats et nous maintenons notre opinion de surpondération. En Europe, notre valorisation est pour un marché à son cours d’équilibre.

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