COP-26 : l’émergence d’un marché international du carbone

14 décembre 2021

Si le nouveau variant Omicron fait désormais la une des journaux, faisant resurgir le spectre d’un nouvel épisode de la crise sanitaire, le mois de novembre a été marqué par le relatif échec de la COP26. En effet, la 26ème conférence des Nations unies sur les changements climatiques a bien failli se solder par un véritable fiasco. En cause, l’épineuse question du charbon comme source d’énergie alternative au gaz naturel dont les prix ont augmenté de +130 % depuis le début de l’année…

Concomitante avec la COP26, la récente envolée des cours du charbon à l’international a surpris bon nombre de commentateurs par son ampleur. De plus, beaucoup d’entre eux n’imaginaient tout simplement plus possible qu’une ressource souvent décrite comme ressortant « du passé », et généralement considérée comme « sans avenir », puisse s’inscrire à nouveau dans une perspective historique au regard de la prise de conscience mondiale des problématiques climatiques.

Pour le moment, l’arme principale de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre consiste en la mise en place d’un marché du Carbonne, qui hormis en Europe a pour le moment eu bien du mal à s’imposer au niveau mondial. Et si le levier le plus efficace était ailleurs, à savoir dans la capacité de la finance a orienté les flux financiers vers les acteurs les plus vertueux, au travers des critères « ESG » (environnementaux, sociaux et de gouvernance), qui trouvent leur origine dans les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) de 2006 ? Si pendant longtemps la discrimination ESG a paru secondaire, ce n’est désormais clairement plus le cas, la plupart des investisseurs institutionnels en ayant désormais fait une condition nécessaire pour investir. On dénombre ainsi près de 4.000 signataires des PRI dont les fonds sont potentiellement labéllisables au regard des critères ESG. Et l’encours sous gestion des fonds concernés a dépassé cette année 120 Trilliards $ en 2021, nouveau record ! Fort de cet engouement, la finance va-t-elle jouer un rôle moteur dans les changements de modèles permettant de limiter le changement climatique ? Tout dépendra de la crédibilité des critères utilisés et de la capacité des marchés à ne pas tomber dans le Green Washing.

La saison de publication des résultats du T3 aux Etats-Unis étant désormais terminée (97,5 % des sociétés composant le S&P 500 ont publié au moment où nous écrivons ces lignes), nous pouvons aisément la qualifier d’exceptionnelle ! Les profits affichés ont largement dépassé les attentes des analystes avec +39,6 % de croissance bénéficiaire (contre seulement +28,5 % attendu fin septembre dernier). La tendance a été la même en ce qui concerne le chiffre d’affaires, avec une progression de +17,8 % (contre +14,9 % attendus en septembre dernier) soit la seconde plus forte hausse depuis que FactSet fournit cette donnée (2008).

Tous les signaux semblent donc au vert concernant les entreprises américaines, les investisseurs se réjouissant évidemment de cette situation ayant permis aux marchés actions américains de poursuivre leur hausse et d’enchainer les plus hauts historiques, même si les récentes craintes liées au nouveau variant Omicron et aux mesures de restriction pour lutter contre la 5ème vague ont depuis fait refluer les indices larges américains qui ont terminé le mois de novembre quasiment flat (-0,8 % pour le S&P 500) quand les places boursières européennes ont plus largement reculé (-3,3 % pour l’indice Euro Stoxx). Dans cette veine, les taux à 30 ans ont reflué de 20bp aux Etats-Unis et de 10bp en Europe, soulageant ainsi les investisseurs quant à la soutenabilité des niveaux de valorisation toujours élevés selon les normes historiques.

Conséquence de la bonne tenue microéconomique et de l’amélioration des conditions de financement, notre modèle d’évaluation indique qu’une consolidation reste toujours possible sur les marchés américains. Au contraire, les actions européennes paraissent aujourd’hui sous-cotées quel que soit le scénario envisagé, avec un potentiel d’appréciation atteignant environ +15 %. Comme le mois dernier, nous surpondérons donc toujours les actions européennes par rapport aux actions américaines.

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